De Redon à Dinan
De Redon à Dinan
Deux Blue Djinn sont partis de Redon en juin 2018 en direction de Dinan pour une navigation de 170 km par la Vilaine et le canal d’Ille et Rance.
Le départ
Le 11 juin, des pluies diluviennes se sont abattues sur l’Ouest de la France pendant une dizaine d’heures gorgeant les cours d’eau. Le courant de la Vilaine s’est accéléré et la navigation a été interdite. Le samedi 16 juin, les bateaux sont restés au port au lieu de prendre le départ prévu.
Mardi 19, l’amélioration s’amorce, l’autorisation de naviguer est accordée. Les équipages sont sur les bateaux. Mais la décision s’impose pour nos Blues Djinn. Il serait dangereux de remonter un courant encore bien trop puissant. Nous changeons de cap et remontons d’abord l’Oust et l’Aff en direction de La Gacilly.
La flottille est composée de deux voiliers de 6 m, des Blue Djinn du constructeur B2 Marine :
. L’Escale est mené par Philippe et Françoise, qui sont de très agréable compagnie toujours de bonne humeur. Ils ont une longue expérience de navigation sur le canal. Ils ont descendu la Mayenne, ont remonté la Charente et ont déjà fait une bonne partie de la Vilaine. Philippe a de solides compétences en mécanique, ce qui est heureux dans ce type de projet. Françoise a un très bon sens de l’organisation pratique et en prime est une excellente cuisinière.
. Gwenva Gwenn est commandé par François (l’auteur de ce récit) avec des équipages tournants. J’ai une bonne expérience de l’Erdre, de la Loire et de la Vilaine, mais j’ai eu peu d’occasion de franchir des écluses en dehors de celle de Nantes et de celle d’Arzal. Cette navigation sur des rivières ponctuées régulièrement d’écluses sera une première pour moi.
Nous faisons partie tout deux de l’ ASPRO, l’association des propriétaires des Blue Djinn et des Djinn 7. Notre terrain de jeu habituel en été se passe souvent en large de la Bretagne sud avec un vrai mat et des voiles.
Françoise (2) et Eric sont les premiers équipiers de Gwenva Gwenn. Passer l’écluse du port de Redon et découvrir le paysage par l’eau est une première pour eux. Arrivés les premiers dans l’écluse, nous attrapons les longs bouts qui pendent le long des parois pour nous stabiliser. De notre coté, il n’y avait pas de bout pour se tenir à l’arrière. Nous avons stabilisé le bateau en nous servant de la rame pour ne pas taper de l’autre coté.
Jalic a l’air de se plaire sur le bateau. Elle a ses quartiers à l’avant. Elle s’intéresse au paysage et encore plus à la faune environnante. En arrivant à l’île aux Pies, elle a raté le saut sur le bord et du coup s’est retrouvée dans l’eau. Nous avons terminé nos manœuvres d’amarrage tranquillement pendant qu’elle nageait autour du bateau. Puis j’ai dû l’aider pour qu’elle puisse grimper sur le bord qui était aménagé pour l’accostage des canoës. Jalic est ma golden retriever qui fait partie de l’équipage pendant ce voyage.
L’île aux Pies est un bel endroit agréable. Le canal est bordé de falaises qui offrent des possibilité d’escalade. Nous avons pris un verre à l’auberge en pierre appelée Marins d’eau d’Oust.
Après être repartis de l’île aux Pies, nous avons navigué en suivant le chenal dans des zones marécageuses. Des couples de cygnes protègent leur nouvelle progéniture qui porte une robe grisée. Des trous dans les berges témoignent de la présence d’une grande population de ragondins. Assez rapidement, nous arrivons à Glénac, un petit village en pente au dessus de l’eau.
Nous avons découvert une expo photo sur les problèmes des ados qui vivent dans ces villages ruraux isolés. Il y a ceux qui s’adaptent à leur environnement et ceux qui aspirent à partir vers les grandes villes et à l’autre bout du monde. Parmi eux, un candidat au Canada.
Nous dînons dans le bateau de Philippe et Françoise à coté des pénichettes en attente de locataires. Une bonne partie de la clientèle de ces bateaux est étrangère et parmi eux les Australiens sont bien représentés. Pour eux, la navigation sur le canal est une curiosité qui mérite le voyage. Françoise (2) et Eric montent la tente près des camping-cars.
Mercredi, Isabelle qui habite la région de Redon, vient renforcer l’équipage. Elle nous communique sa joie de vivre et aime bien rire. Nous continuons la remontée de l’Aff jusqu’à La Gacilly en suivant un cour sinueux et plus étroit. A la Gacilly, une exposition consacrée au Tibet dresse un décor qui me rappelle le voyage que j’ai fait il y a quelques années. Justement, les photos ont été prises dans cette région de l’Est du Tibet où j’ai marché. Nous visitons beaucoup de boutiques d’artistes. Puis Françoise (2) et Eric reprennent déjà le chemin du retour par voie de terre à moitié à regret de partir aussi vite.
Nos deux Blue Djinn font sensation avec leur aménagement fluvial. Ils ont un petit air sportif à coté des lourdes pénichettes de location. On devine un certain confort avec ce grand cockpit protégé. Les vélos qui permettent de s’échapper pour découvrir l’arrière pays sont un autre point très apprécié. Que de fois avons nous été questionné pour savoir où on pouvait louer ces bateaux.
Jeudi, les nouvelles de la Vilaine sont enfin bonnes. Après une visite à vélo à l’arboretum d’Yves Rocher et des courses, nous revenons à Redon pour la fête de la musique. Pour Isabelle, ce n’est pas le grand dépaysement prévu et tous les 10 m, elle retrouve ses relations de travail et de loisir.
Redon se trouve à l’intersection de 3 départements. L’Ille et Vilaine, le Morbihan et la Loire Atlantique. Redon était dans le Morbihan dans un premier temps. La ville de Rennes avait réalisé beaucoup d’aménagements sur la Vilaine pour pouvoir communiquer avec la mer. Elle réclamât la ville de Redon au moment de la délimitation des départements.
Le bassin à flot date de 1836. Il est parallèle au lit naturel de la Vilaine et donne accès au canal de Nantes à Brest avec une écluse.
Un barrage avec 4 piliers barrait le lit de la Vilaine. Depuis la construction du barrage d’Arzal, la porte centrale laissait passer les bateaux. Le barrage a été supprimé dans les années 2000 pour essayer de réduire les risques d’inondation en période de crue. Il ne reste plus que le pilier coté ville.
En route pour de bon
Vendredi, avec 6 jours de retard sur la date prévue, nous prenons enfin la direction du nord vers Dinan. Le courant est toujours visible, mais, il est calme par rapport à celui du début de la semaine. Le passage du premier pont se fait avec précaution. Le moteur assure. Puis le paysage défile. Isabelle nous fait le commentaire des lieux que nous croisons comme ses témoignages des anciennes usines Garnier de Redon. Nous passons sous le pont de la rocade et chaque courbe nous éloigne de la ville et des lieux connus.
Je ne suis pas un fan du moteur. Quand je navigue à la voile, je retarde au maximum le moment de briser le charme de la force du vent en remettant le moteur en route. Le moteur est synonyme de bruits, de vibrations et parfois d’odeurs. J’ai l’impression que le moteur a senti mon désamour et me le rend en adoptant un caractère récalcitrant lorsque je suis à la manœuvre.
Dans cette navigation, j’ai appris en vivre avec mon moteur et je comprend mieux son comportement. Je supporte le bruit qui est devenu un ronronnement acceptable. Mais à certains moments, une fois par jour, il ralentit son régime. Quand il est au ralenti, il peut même s’arrêter. Mon diagnostic : l’essence a du mal à arriver au moteur. Le défaut se trouve peut-être dans une entrée d’air de la ligne d’alimentation, ou peut-être dans une faiblesse de la pompe. Pour y remédier, quand je l’entend toussoter, je force l’arrivée du carburant en comprimant la poire de l’alimentation. Et il repart tout de suite. Pour l’instant, j’ai une solution pour me dépanner qui n’est pas trop pénalisante. J’approfondirai ce point pendant l’entretien hivernal.
A midi, un ponton et une table de pique nique ombragée nous accueillent au Pont de Painfaut. Puis, nous alignons les miles pour attraper le dernier passage de l’écluse de Malon qui nous permet de nous arrêter au port de Guipry-Messac. Nous venons de parcourir en une journée les deux qui étaient prévues. Après un dernier verre, Isabelle nous quitte avec sa fille Manon tandis que Martine arrive pour le week-end.
Samedi à 7 h, des milliers de pigeons voyageurs s’envolent du port vers l’Angleterre. Six camions ont traversé La Manche pour cette compétition et se sont installés sur le coté nord du port. Nous sommes initiés à la passion des colombophiles qui s’est révélée utile pour la transmission d’informations dans des circonstances difficiles du passé. Sortis du véhicule, les oiseaux se regroupent et prennent la bonne direction de leur base. Ils mettront environ 5 h pour rentrer chez eux sans pause.
Le moteur est à nouveau mis en route en direction du Nord. A midi, nous nous arrêtons au ponton de Saint-Malo de Phily où nous avons grimpé un raidillon pour admirer une petite église. Elle a vu s’arrêter le peintre Emile Bernard, un compère de Paul Gauguin. En 1933, il a peint le triptyque sur le mur du fond de l’église, une œuvre en 3 tableaux présentant l’histoire du Saint Malo d’abord chassé de la ville, puis revendiqué par celle-ci après sa mort… Puis, nous arrivons à nous perdre dans la campagne en cherchant des cailloux réputés avant de revenir sur nos pas.
Après le déjeuner, Martine termine le rangement de la table de pique-nique avant l’embarquement et nous repartons. Au bout d’un quart d’heure, elle est étonnée de ne plus recevoir d’appels. En l’appelant avec mon portable, je n’entends pas de sonnerie. En réfléchissant, elle reconstitue les faits et gestes et a un déclic en se souvenant qu’elle a probablement mis le portable à la poubelle avec les autres déchets de table. Le bateau fait un demi-tour instantané et nous prévenons Philippe et Françoise par téléphone. Comme ils sont partis après nous, ils rebroussent aussi chemin et récupèrent effectivement le précieux appareil dans la poubelle !
Les écluses se rapprochent. Certaines sont particulièrement jolies. Nous ne pouvons pas faire toutes les photos souhaitées quand nous sommes pris par les manœuvres du bateau. En passant l’écluse de Bourg-les-Comptes, nous nous arrêtons au ponton de la halte nautique. Avec le bateau précédant, nous occupons l’ensemble du ponton. Nous profitons de l’électricité et de l’eau sur le bord et avons accès aux sanitaires à quelques mètres. Le site est très beau avec l’îlot entouré de l’écluse, du moulin et du barrage. Nous profitons aussi du bruit de la chute d’eau. Dans le bourg, l’église est entourée de belles maisons.
Dimanche, Pont-Réan nous retient pour la pause méridienne. Nous arrivons au milieu de canoës participant à une animation sportive multi-disciplinaire. Sur terre, l’escalade horizontale se dispute avec le tir à l’arc, le course à pied et à vélo. Nous profitons des produits frais proposés pour festoyer sur nos bateaux. Un couteau est malheureusement venu se planter dans le cou du pied de Martine. La pharmacie à bord n’a pas suffi à arrêter l’écoulement du sang. La présence des secouristes de la fête a permis de limiter les dégâts.
A 16 h, nous larguons les amarres pour de nouveaux biefs et sommes ralentis et même arrêtés par la jussie que nous allons retrouver régulièrement devant notre étrave. Les algues s’enroulent autour du safran, de l’hélice du moteur et de la dérive. Le nettoyage du safran et du moteur se fait à la main. Pour dégager la dérive, il faut faire une marche arrière et remonter et redescendre la dérive.
A l’écluse d’Apigné, la dernière avant Rennes, Elisabeth et Yves nous attendent sur le ponton. Elisabeth travaille à Rennes et nous donne beaucoup d’informations sur le canal et Yves viendra me rejoindre le lendemain pour la traversée de Rennes.
Rennes
Lundi : nous nous arrêtons tout d’abord chez Edouard Leclerc pour le ravitaillement. Puis les deux Blue Djinn s’avancent solennellement dans le centre de Rennes. A la confluence avec l’Ille, notre itinéraire tourne à bâbord. La Vilaine continue vers l’Est sous le grand parking du centre ville et reste navigable sur 1 km encore. Nous nous amarrons juste après les péniches et nous mettons à table. Puis Philippe et Françoise vont voir un oncle qui habite au bord du canal tandis que Yves et moi parcourrons le vieux Rennes avec ses maisons à pans de bois et nous rafraîchissons dans la rue de la soif. Yves est un pro des couleurs et me commente la pertinence des choix faits dans les bâtis.
L’étape du jour est Saint Grégoire dans la périphérie nord de Rennes au milieu de quelques autres bateaux et péniches qui sont arrêtées ici pour beaucoup plus longtemps.
Une des péniches est amarrée à coté de nous. Elle est habitée par une famille qui profite de ses 60 m2 habitables à l’année longue. La péniche est en fait un voilier de 20 m de long. Si la bâtiment se plaît sur le canal, il est aussi à l’aise avec son mat de 20 m remonté et ses 2 dérives latérales.
La vie avec Jalic est assez facile. Elle fait le tour des environs sans trop s’éloigner. La plupart des gens l’accueillent bien. Quand elle se rend compte que les personnes sont réceptives, elle se met sur le dos pour recevoir d’autres caresses. Elle tend aussi la patte comme pour serrer la main. Et elle manifeste son contentement dès que l’on s’intéresse à elle.
Françoise a vu un rat se promener sur le quai à la tombée de la nuit. Jalic a dû le voir aussi à partir du cockpit où elle est logée la nuit sous le taud. Elle a aboyé et s’est précipitée, alors que je m’étais déjà installé pour la nuit. Mais elle a été retenue par le bout de sécurité pour éviter qu’elle aille se promener.
Mardi : René et Jocelyne sont les nouveaux équipiers du jour. Nous avalons les écluses les unes après les autres toujours en montant la rivière Ille. Le courant dans l’écluse nous donne presque l’illusion de surfer. René apprend vite les gestes de l’équipier en tête du bateau pour passer l’amarre à l’éclusier. A midi, l’ombre est bienvenue pour un déjeuner sur une table de pique-nique. Comme je commence à bien maîtriser les situations nautiques, le saxo a le droit de sortir de sa boite. Dans les écluses, la réverbération du son sur les murs produit des effets intéressants. A l’étape de Saint Germain sur Ille, Marie qui habite au bord du canal partage notre apéritif et nous propose spontanément de ramener René et Jocelyne à Saint Grégoire.
Mercredi 8 h, je récupère mon équipière Isabelle, toujours de bonne humeur. Elle est partie à 6 h de chez elle et est très motivée par 3 nouvelles journées de navigations et de découvertes. Nous continuons l’ascension jusqu’au bief de partage des eaux entre l’Ille et la Rance à La Roche Blanche. Nous sommes arrivés au sommet de notre périple à 65 m au dessus du niveau de la mer. Une dizaine de bateaux sont amarrés le long du quai. Un des occupants nous dit qu’il est arrivé il y a 3 ans. Nous enfourchons nos vélos pour aller jusqu’au village de Guipel et nous rafraîchir à l’épicerie-bar coopérative.
Le rythme de la journée est bien rodé. Après le petit-déjeuner pris chacun sur son bateau, nous essayons de faire l’essentiel de l’effort dans la matinée sans acharnement. Nous essayons de nous approvisionner en produits frais en fonction des ressources locales. Et si possible avancer sur le canal. A midi, la pause des éclusiers nous impose notre propre heure de déjeuner pris ensemble et toujours précédé d’un apéro et souvent bien arrosé. La convivialité se prolonge et l’après-midi est plus tranquille pendant les heures les plus chaudes. Il nous arrive même de faire une petite sieste. Nous terminons notre navigation de bonne heure pour découvrir l’arrière pays à pied ou à vélo en fonction des distances du bourg. Puis la convivialité reprend avec l’apéro et le dîner pris ensemble.
Le choix des étapes se fait au fur et à mesure souvent en fonction des informations données par les éclusiers qui nous préviennent que tel ponton est déjà complet, qu’il reste de la place sur tel autre qui est bien équipé en eau et en électricité...
L’échelle de Hedé
Jeudi est un grand jour avec l’échelle de Hedé dont on nous parle depuis longtemps: 11 écluses se suivent pour redescendre la pente vers la Manche. Nous traversons d’abord le bassin de partage des eaux et sommes les premiers à déranger la faune locale. Les hérons cendrés s’envolent à notre approche.
Le héron cendré reste le roi des animaux du canal. Son vol lourd me rappelle celui des cigognes. Il se plaît autour de ces eaux où il peut trouver le poisson qui lui convient. Immobile sur une branche au-dessus de l’eau, il attend patiemment une proie qui passe à portée. D’un geste brusque, il plonge son long bec pour l’attraper sans trop de peine.
Les poules d’eau nagent vers le bord et les martin-pêcheurs nous ignorent.
Sur tribord, nous apercevons le bassin de Bazouges qui alimente cette partie haute du canal.
La première écluse de Hedé nous arrête. Pas d’éclusier pas plus que de réponse au téléphone indiqué pour le contact. Il ne faut pas être pressé pour savourer le bonheur sur l’eau. Nous en profitons pour reprendre du café et admirer les premières œuvres artistiques montrant un éclusier et un cheval stylisé avec un gros fils blanc juste devant l’écluse.
A 11h, l’éclusière est arrivée. Ici, elle accompagne les bateaux sur plusieurs écluses et n’est pas forcément disponible tout de suite. C’est la première fois que l’eau descend dans l’écluse. Et comme il n’y a pas de remous, c’est à peine si on se rend compte du fonctionnent, mais les hauteurs d’eau sont là. Nos amarres de 15 m ne sont pas assez longues. Je suis obligé de rallonger l’amarre arrière avec une autre.
L’éclusière nous accompagne jusqu’au bief la Magdeleine en empiétant sur son temps de pause. La Magdeleine permet de s’arrêter dans l’échelle de Hedé. De grands espaces enherbés permettent de nous poser à l’ombre non loin d’autres groupes de vacanciers venus par d’autres moyens de locomotion qui profitent aussi du lieu. Nous aurions pu nous arrêter ici, mais comme nous souhaitons arriver à Dinan avant les changements météo prévu pour le week-end, nous continuons encore jusqu’à Tinténiac d’où nous revenons à vélo par le chemin de hallage pour continuer à profiter du lieu. Le musée du canal nous donne quelques informations juste avant de fermer. Nous prenons notre temps pour regarder les différentes œuvres artistiques, puis nous grimpons jusqu’au bourg de Hedé. Nous découvrons les vestiges de l’ancien château fort bâti sur une ancienne motte. Puis nous retrouvons Elisabeth et Yves à la Petite Porte, le restaurant sympa du bourg de Hedé qui a été construit avec des pierres prises dans les ruines du château-fort au 18 ème siècle comme une belle cheminée monumentale dans laquelle le chef prépare les mets. Isabelle profite du retour d’ Elisabeth et Yves pour rapprocher sa voiture tandis que nous rentrons au bateau la nuit tombée.
A Tinténiac, une dizaine de jeunes profitaient des plaisirs de l’eau. Les regarder sauter et nager dans le canal était agréable à suivre. Si nous avions eu un peu plus de temps, j’aurais aussi enfilé mon maillot de bain.
Vendredi nous voit encore en difficulté avec la jussie. A midi, je retourne à Tinténiac en stop rapprocher la voiture d’Isabelle. Il fait très chaud et les petits coins d’ombre sont précieux. Les écluses se succèdent et le soir nous arrivons à Evran l’avant dernière étape avant Dinan. Isabelle part en vélo chercher sa voiture à Saint Domineuc pendant que le reste du groupe visite Evran, une belle petite ville bretonne. Nous repérons aussi la place du marché du lendemain. Après un dernier apéro, je perd mon équipière avec quelques notes de saxo.
L’arrivée à Dinan
Samedi, je retrouve Martine et nous allons au marché et déjeunons encore à Evran. Puis moteur pour la dernière étape officielle. A 16h, Dinan apparaît. Tout d’abord, quelques ponts en pierre avec une arche centrale décalée, puis l’immense abbaye Saint-Magloire à Léhon construite au IXème siècle, puis un grand pont aqueduc se dressent devant nous. Nous pénétrons dans le port de Dinan au ralenti et accostons sur des places libres du ponton. Le capitaine du port vient à notre rencontre. Il s’agissait bien de places pour les visiteurs. Le port de Dinan est en contrebas de la ville. La vielle rue escarpée du Jerzual nous fait monter dans l’enceinte fortifiée. Quelques maisons à pans de bois se distinguent des maisons en granit. Nous nous arrêtons dans un restaurant pour fêter notre arrivée avec des moules, des galettes et du cidre. Si nous sommes heureux d’être bien arrivés, nous regrettons que ce voyage touche déjà à sa fin. La nuit est tombée quand nous prenons un dernier verre sur le bateau.
Dimanche matin, Martine se bouge en vélo en allant rechercher la voiture à Evran. Puis nous partons jusqu’à l’écluse du Châtelier qui est la dernière du canal. Nous accostons au port de Lyvet et marchons encore quelques kms le long de la Rance Maritime avant de revenir sur nos pas.
Philippe et Françoise ont encore continué à naviguer jusqu’au 10 juillet en rebroussant chemin jusqu’au canal de partage des eaux tandis que Martine et moi sommes rentrés reprendre nos occupations usuelles après cette belle incursion dans le Bretagne profonde avant de revenir fin juillet pour faire le voyage en inverse.
Le retour de Dinan à Redon
Fin juillet, Martine et moi reprenons le canal du retour. Nos amis Jean et Christine nous retrouvent à l’écluse de la Roche à Evran. Cette écluse est en pleine campagne à 1 km de la ville. La pluie nous installe sous la tente du bateau. La magie opère. Un arc en ciel auréole le canal. Puis une biche passe solennellement sur le petit pont réveillant Jalic qui se lance malheureusement à sa poursuite.
Le lendemain à Evran, nous retournons au marché. La péniche Jacqueline passe devant nous. Ses dimensions sont impressionnantes sur ce canal. Elle remplit complètement le sas des écluses ne laissant que quelques centimètres de marge de chaque coté. Jacqueline a ses habitudes. Tous les ans, elle passe par le canal en avançant prudemment. Mais elle est maintenant devant nous et va ralentir notre progression alors que nous avons promis à Jean et Christine de les retrouver à Tinténiac. Dès 13h30, nous sommes repartis sans perdre de temps, mais nous devons attendre les mouvements de la Jacqueline. Le Saxo fait passer le temps et semble plaire aux spectateurs des écluses.
Dimanche matin, notre première écluse n’a plus d’électricité et l’éclusière ne peut plus manœuvrer la ventelle qui commande le passage de l’eau dans le sas. Le technicien d’astreinte qui est arrivé n’a pas de solution pour remédier à la panne électrique. C’est donc en actionnant un système de pompe à huile que l’éclusière arrive enfin à nous faire passer.
En repartant vers Hédé, le moteur toussote, puis s’arrête complètement malgré les coups de poire que je lui prodigue. C’est la panne sèche. Comme le moteur est très sobre, j’avais oublié qu’il faut quand même lui redonner à boire au bout d’un certain temps. Martine jette l’ancre dans le canal et je fais un transfert de mon jerrican qui contient encore l’essence achetée à Redon à l’aller, puis le moteur veut bien nous emmener à l’échelle de Hédé. La pluie commence et le vent est aussi de la partie, mais dans ce cadre fluvial, il ne gêne pas notre progression.
Une jeune équipe de 3 éclusiers nous accueille et nous fait arriver au bassin de la Magdeleine en un rien de temps. Le projet pique-nique avec Jean et Christine se transforme en sortie resto. Le restaurant de la Petite Porte au village de Hédé nous propose un plat de moules à la plancha qui nous convient parfaitement. Nous visitons encore le musée des écluses qui satisfait notre curiosité sur l’histoire de la construction du canal. Des maquettes montrent les ouvriers creusant le canal avec une pioche. Rien qu’en mémoire de ces sueurs versées, je pense qu’il faut défendre la survie du canal et continuer à y naviguer.
La remontée de l’échelle se fait maintenant sans peine. Presque toutes les écluses ont droit à un petit coup de saxo. A la sortie de la dernière de l’échelle, nous nous arrêtons au ponton où nous passons une soirée solitaire au milieu de la nature. Le lendemain, nous sommes les premiers à passer par le canal du partage des eaux. Même s’il est artificiel, la nature a repris bien des droits ici, la faune l’a compris et de nombreux oiseaux s’y sont installés. A l’écluse de Villemaurin, nous retrouvons le bateau conduit par une famille de Tasmaniens avec qui nous sympathisons. Ils viennent prendre l’apéro à bord à midi et nous racontent des vies bien différentes à l’autre bout de la planète où le bateau a beaucoup d’importance dans la vie des populations. Notre invité est propriétaire d’un lagoon 42 qui lui permet aussi d’avoir une vie de famille à bord assez confortable.
A St-Germain-sur Ille, les ateliers de fabrication de portes d’écluse sont en vacances. Dommage car il est sinon possible de les visiter. Nous continuons donc et nous donnons comme objectif Betton. Le beau temps est revenu et une canicule se prépare pour la fin de la semaine. Nous mettons les bouchées doubles pour avancer et arriver avant ces fortes chaleurs. A Betton, Martine part faire des courses à vélo, puis Elisabeth nous rejoint pour nous accueillir dans sa belle maison où nous passons une bonne soirée et une bonne nuit dans un bon lit après une douche que nous apprécions particulièrement, car il y a assez peu d’installations sanitaires le long du canal.
A la sortie d’une écluse, un grand groupe de cyclistes est arrêté. Vite, je sors mon saxe et me poste en tête du bateau pour jouer de mon mieux. Mon nouveau public est ravi et se met à danser. Nous nous suivrons pendant deux jours le long du canal. En nous doublant à vélo, ils nous renverront un concert de sonnettes. Venant de différents pays, ils pédalent avec des étapes de 70 kms pendant 40 jours. Peut-être qu’une autre année je les rejoindrai pour découvrir la France vue du vélo...
Nous traversons le centre de Rennes pour nous arrêter à l’écluse de Comté où nous retrouvons notre sympathique éclusière qui a aussi un petit voilier qui partira via le canal à la fin de l’été faire la fête aux rendez-vous de l’Erdre. A l’écouter, la vie est belle. Je profite de l’arrêt pour chercher à vélo du carburant chez Edouard Leclerc au cas où.
Le soir, nous atteignons Pont Réan qui nous a fait une très bonne impression à l’aller. Cette fois-ci, l’animation festive n’est pas en place et nous devons composer avec des bornes d’électricité et d’eau qui ne fonctionnent pas. La faute serait-elle due aux nombreux campings-cars qui sont juchés sur la berge … ? Le bourg est parti en vacances et les commerces sont fermés ou à vendre. Nous nous consolons avec un dîner gastronomique à l’auberge de Réan qui contribuera sans doute à revitaliser l’économie locale. Je le recommande en début de mois !
Mercredi. Nous nous arrêtons à Bourg-les-Comptes qui nous avait bien inspiré à l’aller. Comme le ponton affiche complet, nous accrochons nos amarres à des arbres sur l’îlot central. Nous profitons du menu du jour du restaurant La Courbe où nous avons apprécié la grande gentillesse du personnel.
En reprenant notre descente, nous passons devant plusieurs écluses avec des moulins en forme de proue de bateau. Nous nous arrêtons à la halte nautique de Pléchâtel dans l’intention d’y passer la nuit. De là, nous grimpons jusqu’au bourg où nous trouvons la boulangerie encore ouverte. En revenant au bateau, nous choisissons de repartir un peu déçus du cadre car le guide indiquait une plage mais nous l’avons cherché en vain. En arrivant au ponton de l’écluse de Macaire, l’ usine d’aliments pour animaux de l’autre côté du canal est un peu trop sonore et odorante à notre goût. Nous revenons en arrière pour nous amarrer à deux arbres dans un décor sauvage qui me fait penser aux rivières canadiennes.
Jeudi et avant dernier jour. Nous nous arrêtons sur le quai de Guipry. La chaleur est déjà très forte. Martine part en avance au marché pendant que je réponds à quelques coups de téléphone. En me mettant en route pour la rejoindre, je demande la direction à une automobiliste qui me propose de m’y emmener avec ma chienne Jalic ce qui m’économise une demi-heure de marche et j’y arrive donc bien avant Martine. Quand elle me rejoint, elle n’a qu’une envie, s’arrêter au bistrot pour se rafraîchir. Nous trouvons ensuite les fruits, légumes et fromages pour nous accompagner dans la fin de notre périple. Pour le déjeuner, nous préférons nous réfugier à la crêperie Charly’n Bar sur la quai que je recommande aussi pour sa gentillesse et ses très bonnes galettes.
L’après-midi sera difficile bien que nous puissions nous protéger du soleil avec le taud que nous pouvons orienter facilement. Nous passons la dernière écluse à Malon et l’air du saxo a déjà quelque chose de triste. Au Pont de la Roche, nous accostons au milieu de jeunes baigneurs et partons à la découverte du vieux village en pierre où nous nous arrêtons au café, que je vous recommande pour ses sanitaires dignes du Ritz !
Malgré l’heure avancée, nous repartons pour réduire la dernière étape du lendemain qui promet d’être caniculaire. Finalement, nous retrouvons le ponton du Pont de Painfaut qui nous avait déjà accueillis pour notre premier pique-nique à l’aller.
Le vendredi 3 août à 11h, Gwenva Gwenn arrive au port de Redon après 8 jours de navigation depuis Dinan. Ce retour aura été rapide. Nous avons l’impression de ne pas avoir pris le temps de bien profiter de tous les lieux.
A la question, quel est l’endroit qui nous a plu le plus, la réponse n’est pas franchement évidente. Certes l’échelle de Hédé est une bonne réponse car l’endroit est vraiment splendide quel que soit le temps. Mais, il y a bien d’autres endroits qui nous ont énormément plus. Et les rencontres avec les éclusiers font partie des moments privilégiés. Je souhaite citer Bourg-les-Comptes qui nous a chaque fois inspiré avec son décor plaisant intégrant une écluse, une île où l’on peut arrêter le bateau, un ponton avec l’électricité et l’eau, le restaurant La Courbe qui n’est que gentillesse et les vielles bâtisses au bord de l’eau et dans le centre ville. On pourrait aussi citer cet autre endroit de la Vilaine non repéré sur les cartes où nous avons amarré le bateau à des arbres nous laissant croire que nous étions au milieu d’une nature préservée. Et ces moulins si bien conservés près de chutes parfois impressionnantes. L’arrivée à Dinan était aussi magique, d’abord avec la découverte de la vieille abbaye de Léhon, puis les ponts, le quai et la vieille ville.
La navigation sur cet itinéraire qui traverse le Morbihan, la Loire Atlantique, l’Ille et Vilaine et les Cotes d’Armor est une chance qu’il faut saisir et que je vous encourage à découvrir à votre tour cette immersion paisible au coeur de la nature et des paysages de la Bretagne.
François Kammerer
L’aménagement en pénichette
La clé de la réussite de cette navigation tient à l’aménagement du voilier en pénichette qui permet d’emmener deux vélos et d’installer un taud pour se protéger du soleil et de la pluie.
Imaginé par Philippe, l’aménagement est composé d’un mini-mat en bois d’un mètre de haut qui est érigé à la place du mat habituel, d’un croisillon arrière et d’une poutrelle reliant les deux parties. Cette poutrelle, en l’occurrence une partie de mat d’un petit dériveur, permet d’installer le taud soit comme une tente, soit sur un coté seulement pour se protéger du soleil par exemple tout en profitant du paysage de l’autre coté. Le mini-mat est la pièce maîtresse. Il est fixé sur le pied de mat comme le vrai mat et est tenu par un bout qui est fixé à l’avant comme un étai et par deux bouts fixés comme des haubans. En navigation, on peut conserver la partie arrière du taud pour se protéger du soleil.
L’écluse
Le fonctionnement de la plupart des écluses n’a pas changé depuis leur création au début du 19ème siècle. Elles sont manipulées par les éclusiers manuellement. L’éclusier utilise le plus souvent des crémaillères pour ouvrir et fermer les portes. Dans certains écluses, il faut pousser une poutre pour faire pivoter les portes. Ces efforts restent à la porté de tous. Dans quelques rares écluses, des moteurs remplacent le travail humain sans donner plus de satisfaction. En mode manuel, on peut mieux ressentir les obstacles. Concession à la modernité : les passages d’eau dans les portes appelés ventelles sont commandées par un moteur électrique à partir d’un pupitre de commande. La porte de l’écluse en chêne a une durée de vie de 30 ans.
Le passage dans l’écluse
Le passage dans une écluse doit être préparé. Le bateau doit être équipé de 3 amarres d’au moins 15 m : une à l’avant, une à l’arrière tribord et une à l’arrière bâbord. Les pare battages restent toujours à poste sans tremper dans l’eau pendant la navigation dans le canal. L’équipier à l’avant a une gaffe en main pour attraper le bord ou éviter la collision avec le bateau précédent et le choc avec le bord. Le barreur doit maîtriser la marche du bateau. En ralentissant progressivement le moteur et en se mettant au point mort. Si le bateau est encore trop rapide, une petite marche arrière permettra de l’arrêter.
Les marins donnent l’amarre à l’éclusier qui la tourne autour des points d’amarrage et donne le retour des amarres au bateau. Quand tous les bateaux sont amarrés, l’éclusier commande l’ouverture des ventelles en amont ou en aval en fonction de la direction du bateau.
En remontant le canal, l’eau se déverse comme un torrent bruyant et crée un courant sur lequel le bateau semble surfer. L’eau gicle aussi des murs dans lesquelles l’eau a creusé des galeries. Parfois, l’eau arrive aussi à se frayer un chemin dans des interstices de la porte.
Descendre le canal est plus tranquille. En entrant dans l’écluse, on a d’emblée une vue d’ensemble des ressources de l’écluse avec les différents points d’amarrage. On peut descendre sur le quai pour amarrer soi-même. L’eau descend doucement. Il suffit de laisser filer les amarres et de contrôler la position du bateau.
L’éclusier
L’éclusier est responsable du bon déroulement de l’éclusage. Il renseigne les navigateurs sur les prochaines écluses, sur les pontons sur lesquels ils pourront s’arrêter et sur les commerces où ils pourront s’approvisionner.
Les éclusiers titulaires sont logés dans les maisons éclusières. Ils assurent l’entretien de la maison et de son environnement. Hors saison, l’éclusier entretien aussi l’écluse elle-même en rejointoyant les murs de l’écluse.
Quand les écluses sont rapprochées, l’éclusier s’occupe de plusieurs écluses. Il suit chaque groupe de bateaux d’une écluse à l’autre en se déplaçant à vélo, vélo électrique, scooter ou voiture.
Certains éclusages restent gravés dans les mémoires. Tels ce bateau arrivant à toute vitesse dans l’écluse et réussissant à s’arrêter juste avant de toucher la porte, le navigateur débutant s’en sortant avec la frayeur de sa vie. Ou encore tel autre qui a cassé la porte vidant tout le bief avec lui. En cas de rupture d’une porte une gigantesque vague peut se propager dans le bief aval chavirant tous les objets flottants sur son passage.
L’éclusier commence sa journée à 9h. Il bénéficie d’une pause entre 12h30 et 13h30 et s’arrête à 19h15 en saison. Des étudiants assurent le service pendant les vacances des titulaires.
Le métier d’éclusier est un travail varié. Il faut aimer le contact, comprendre le fonctionnement des écluses, savoir procéder à de petites réparations et être en bonne forme physique pour faire toutes les manœuvres et parfois savoir se déplacer rapidement d’une écluse à l’autre.
Les éclusiers sont payés par la région.
Le chemin de hallage
Au début du 19ème siècle, les chevaux tiraient les lourdes péniches sur le chemin aménagé au bord du canal. Le charretier conduisait un ou deux chevaux de front tandis que la péniche était dirigée par le marinier. Il arrivait que la péniche soit déportée par le vent et s’éloigne du bord sur lequel se trouve le cheval et l’entraînant du coup dans le canal. Le charretier devait dans ces cas couper vite la longe pour lui sauver la vie. Que de sueur pour déplacer ces attelages et pour gérer les croisements de bateaux !
La Vilaine
Long de 218 km, le fleuve de la Vilaine prend sa source dans les collines de Juvigné en Mayenne à 173 m d’altitude. Elle s’écoule d’Est en Ouest jusqu’à Rennes, puis prend une direction Sud-Ouest passant par Redon et la Roche Bernard et débouche sur l’estuaire après le barrage d’Arzal.
Elle est navigable entre l’Océan et Rennes. Les voiliers peuvent monter jusqu’à Redon mat debout. Malon, la première écluse après Arzal est à 30 km au nord-est de Redon, un peu avant Guipry-Messac.
Le débit peut parfois dépasser les 1 500 m3 par seconde et peut générer des crues importantes qui ont déjà causé des dégâts importants dans le secteur de Redon.
Les canaux bretons
En 1539, François 1er autorisa la ville de Rennes à faire de la Vilaine une des premières rivières canalisées de France. Dès 1585, des écluses primitives ont été édifiées pour réguler le cours et la profondeur du fleuve et faciliter ainsi la navigation de commerce.
Au 18ème siècle, des études avaient été menées pour la construction des canaux bretons. Les travaux débutèrent entre Rennes et Redon en 1784. Sur la base de ces études, de nouveaux travaux furent décidés par Napoléon 1er qui voulait contrer le blocus des Anglais.
La liaison entre Rennes et Redon fonctionnait depuis longtemps. Pour la section entre entre Rennes et Saint Malo, les travaux ont débuté en 1804 et se sont terminés en 1832. L’ouvrage commença avec de gros moyens, mais eut du mal à s’achever. L’essentiel de la main d’œuvre pour ce tronçon a été recruté sur place.
La Vilaine symbolise le rencontre de deux univers, celui de la mer et des marées et celui des rivières et des écluses.
Coût de la navigation
Le passage des écluses est gratuit. Les arrêts dans les ports sont aussi gratuits la plupart du temps, sauf pour les grands ports comme Redon, Guipry, Dinan et Lyvet où les services sont plus normalisés. Dans les autres haltes nautiques, les prestations sont variables.
Le moteur de 6 cv 4 temps de Gwenva Gwenn a consommé environ 20 litres d’essence pour un parcours total de 200 km, soit 10 litres par 100 km. Le poste essence a donc dépassé un peu les 2 euros par jour.
Les bateaux avec leurs marins sont des animateurs du patrimoine fluvial. Ils lui donnent vie et ne cessent pas de montrer son fonctionnement. Ils participent aussi directement à l’économie locale.
Documentation
Nous avons utilisé le guide Bretagne des éditions du Breil www.carte-fluviale.com. Cette bible de 132 pages présente les cartes de toutes les voies navigables bretonnes et donne des informations techniques et touristiques pouvant intéresser les plaisanciers d’eau douce.
Merci à tous les participants à cette navigations. Merci à Thomas pour la préparation du bateau et merci à Ludo pour la réparation du chandelier. Merci à la capitainerie de Redon de nous avoir renseigner patiemment sur l’évolution des autorisations de navigation. Merci à tous les éclusiers qui ont tous été aimables et prêts à nous aider.
Glénac
La Gacilly
Redon
Guipry-Messac
Bourg-des-Comptes
Apigné
St-Grégoire
St-Germain-sur-Ille
La Roche Blanche
Tinténiac
Evran
Dinan
Choisir un voilier habitable
Gwenva Gwenn
La Corse 2020
Le long de l'Erdre
Les moteurs hors-bord
Les orques
Rassemblement Arcachon
Tour de Bretagne La Trinité - Saint-Malo
Cabotage dans la rade de Brest
Sur l’île de Quéménès
Les Rendez-vous de l'Erdre
Canal de Nantes à Brest
Ile d’Yeu 2021
Le tour de la Corse à la voile
Le journal de Iona
L'ile de Sein
Jules Verne sur le quai de la Fosse
La VHF sur le bateau
Le batellerie dans le port de Blain
Les Djinns à Meschers
De Redon à Dinan
La Rance Maritime
Belle Ile, Houat et Hoëdic
Hoedic
De l'Erdre à la Vilaine
Loctudy 2022
Piriac 2019
Le radeau de survie
Le Raz de Sein
Gijon
Le Reder Mor a chaviré
Météo marine
Armen Race
L'ABC, la transat de l'ouest vers l'est
La Mini-Transat
La nuit de l'Armen 2019
La Route du Rhum
La Transquadra
Le canal de Nantes à Redon en Canoé
Le Vendée Globe
Rallye des Iles du Soleil
Transat ARC
Trophée Jules Verne
Des gestes pour respecter l’environnement sur un bateau
La SNSM
Nautic, Salon Nautique International de Paris